Chouette ! Je suis en colère !

Chouette : je suis en colère !

Dans notre société où tout est de plus en plus polarisé, où tout avis se traduit en « J’aime/ J’aime pas », nous avons tendance à vouloir tout trier entre « bon » et « mauvais ». Et à ce titre, nous avons parfois tendance à considérer qu’il y a de bonnes et de mauvaises émotions. Voire même des émotions à montrer et d’autres à cacher.

Dans cet article, je vous propose de parcourir 3 grandes erreurs autour des émotions.  

1ère erreur : croire qu’il y a des émotions négatives

Jalousie, colère, rancune, … anxiété, peur de l’inconnu. Il y a des émotions qui grattent parfois un peu plus que d’autres. Et que parfois, nous avons même honte de ressentir.

Au lieu de tomber dans le jugement de ce que nous ressentons, nous pouvons considérer nos émotions comme des indicateurs, des voyants lumineux qui souhaitent attirer notre attention sur quelque chose qui ne tourne pas rond en nous. Quelque chose qui gratte au fond de nous et nous empêche d’être pleinement nous-même.

Vu sous cet angle, on comprend mieux que toutes les émotions, à défaut d’être agréables, sont utiles. Car c’est là le rôle-clé d’une émotion qui surgit : que veut-elle nous dire ? pourquoi telle situation ou telle personne me touche et me fait sortir de mes gongs ? qu’est ce que cela réveille en moi ?

2ème erreur : mettre un couvercle sur nos émotions et les manger

Que ce soit par notre éducation ou par notre contexte de vie, nous avons la conviction que certaines émotions ne sont pas bonnes à dire ou à ressentir. Résultat : nous en avons honte ou pire, nous culpabilisons de ressentir autant de mépris pour tel collègue, ou d’énervement pour la belle-fille qui n’en fait qu’à sa tête, ou encore d’envie sournoise envers la voisine qui part souvent en vacances (alors qu’elle est officiellement en arrêt-maladie). Alors, nous ne disons rien et nous faisons semblant. Par politesse. Nous sommes même capable de faire l’autruche et de nous raconter des histoires à nous-même ou de détourner notre attention.

Pour ne pas rester enfermé dans ces émotions non avouables, ou pour mieux les ignorer, certaines personnes se coupent carrément de leur ressenti physique et décident inconsciemment de « manger » leurs émotions. C’est quand même plus simple et plus agréable d’ingurgiter un paquet de biscuits* que de se poser les vraies questions qui pourraient déranger.  (* siffler la fin de la bouteille de rosé ou reprendre sa nième cigarette de la journée revient au même que les biscuits !)

Malheureusement, mettre un couvercle sur nos émotions pour ne plus les ressentir ne suffira pas à nous en libérer. Et tôt ou tard, l’émotion enfouie reviendra au galop sous une autre forme et là, notre corps ne nous le pardonnera pas.

3ème erreur : vouloir contrôler nos émotions

Avez-vous déjà ressenti l’énergie et la force qu’il nous faut pour faire taire une colère, étouffer un chagrin, cacher une peur (réelle ou imaginaire) ? Tant d’énergie dépensée pour montrer bonne figure ! Bien sûr, il y a des circonstances où il faut pouvoir se contenir, se canaliser et ne pas s’exposer dans un drama. Pour cela, nous avons cette faculté du « contrôle de soi ». Ce self-control est comme un sas de sécurité nous permettant de ne pas dégoupiller la bombe qui bouillonne en nous. Mais soyons clair : ce contrôle de soi momentané n’a rien à voir avec le contrôle de nos émotions.

Alors, comment je fais si je ne peux pas gérer, contrôler, maîtriser, bloquer, réprimer mes émotions ?

A moins d’être un ascète retiré depuis 30 ans au fond d’une grotte, acceptons que nous n’avons pas ce pouvoir absolu de tout gérer/contrôler/maîtriser. Par contre, nous avons la puissance d’apprivoiser nos émotions. Je joue sur les mots me direz-vous ?

La puissance personnelle est cette capacité que nous avons tous d’être qui nous sommes vraiment au fond de nous et de le manifester. 
Tout simplement. Sans écraser l’autre ou l’envahir. Sans s’effacer ou accuser l’autre. Sans vouloir justifier ou convaincre.

Mais alors, on fait quoi avec nos émotions ?

En chacun de nous, il y a cette puissance personnelle (innée ou acquise) qui nous permet de nous orienter, de savoir quoi accepter et quoi refuser. Nos émotions sont là pour nous aider à ressentir ce que nous désirons, mais aussi ce qui a pu nous blesser et demande à être apaisé.

Alors, on va prendre le temps de « détricoter » notre émotion, de l’écouter et de comprendre ce qu’elle veut nous dire. Et là, vous pourrez dire « Chouette, je suis en colère ! » parce que vous aurez compris pourquoi et comment sortir de cette boule de noeud.

En bref, derrière chaque émotion, il y a un besoin.
C’est lui qu’il faut découvrir !

Si vous souhaitez aller plus loin, l’article suivant vous propose un exercice de mise en pratique original pour écouter autrement vos émotions. 

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