Quand l’empathie est piratée.

Il y a quelques jours, je me suis fait piratée sur Facebook. Quelqu’un s’est fait passer pour moi et a abusé de la confiance de mes connaissances.

Et ça , ça fait mal ! Je vous explique :

« Bonjour, comment vas-tu ? »

Une simple question anodine à laquelle plusieurs personnes ont répondu avec un grand élan de spontanéité. Certaines allaient bien, et c’est tant mieux. D’autres ont flairé l’imposture et ont eu le bon réflexe de m’avertir ou de me bloquer immédiatement. D’autres enfin se sentaient moins bien et ont profité de cette « main tendue » pour me faire entendre leur désarroi actuel. Et à toutes, j’ai dû envoyer un message d’alerte pour les mettre en garde et les inviter à me suspendre afin de ne pas se faire elle-même arnaquer.

 

Je n’ose pas imaginer la personne qui s’est ouverte à moi sur la période difficile qu’elle traverse actuellement et qui a reçu mon message d’alerte. Une façon froide de se faire remettre à sa place dans le style : « En fait, je ne pensais pas du tout à toi et encore moins à prendre de tes nouvelles ! Ce sont bêtement les algorithmes de FB qui exploitent ta vulnérabilité ». La claque !

 

Pendant plusieurs jours, j’ai donc culpabilisé. 1°/ d’avoir contaminé d’autres comptes FB, 2°/ de ne pas avoir répondu ou relancé par un autre canal de communication les personnes qui se sentaient mal à ce moment-là.

Face à ce cas de conscience, j’ai décidé d’assumer et de ne pas relancer ces personnes, de ne pas prendre le rôle de la Sauveuse. J’ai décidé de laisser chacun prendre ses responsabilités de m’appeler pour demander de l’aide. Ou pas.

En coaching, c’est toute la différence qu’il y a entre le constat « ça ne va pas ! » et la demande sous forme de véritable question « peux-tu m’aider ?». Tant que la demande n’est pas formulée, il ne peut pas y avoir de réponse.

Certaines personnes ont compris le truc : elles ne posent plus de questions !

  • Soit parce qu’elles espèrent que leur entourage comprendra par lui-même ce qu’elles souhaitent (bonjour l’incompréhension totale)
  • Soit parce que de cette façon, elles se protègent de toute ingérence dans leur vie
  • Soit parce qu’elles n’osent pas demander
  • Soit parce qu’elles surestiment leur autonomie (je n’ai besoin de personne)
  • Soit parce qu’elles ont trop peur de recevoir une réponse qui leur déplaira (veux-tu bien sortir les poubelles ? Non)
  • Soit encore parce qu’elles ont tout simplement peur de devoir répondre ce qu’elles pensent vraiment.

Or, ce qui fait le lien dans les relations entre individus, c’est précisément le questionnement. Poser des questions (sans tomber dans l’interrogatoire évidemment) c’est montrer de l’intérêt, de la curiosité, c’est manifester l’envie de savoir ou de comprendre le point de vue de l’autre. Et accepter de recevoir parfois une réponse parfois déroutante.

Poser des questions c’est accepter de prendre un temps avec l’autre et écouter sa réponse. Quelle qu’elle soit. Positive. Négative. Agréable. Déstabilisante…. Peu importe. 

Et si il n’y a pas de réponse ? C’est qu’il n’y a plus de lien.

Alors, forte de cette conviction, je suis tombée dans le panneau à mon détriment. Car Facebook a bien compris le jeu : il pose une question. « Bonjour, comment vas-tu ? » Et selon notre niveau d’empathie, nous y répondons avec sincérité. Et là, c’est la cata.

Un réseau « social » est tout sauf social, et encore moins humain. La prochaine fois que nous voudrons vraiment prendre des nouvelles de quelqu’un, créons un vrai lien vivant en prenant le temps pour appeler, visiter, rencontrer, questionner. Et oser montrer que nous nous intéressons vraiment à l’autre.

PS : Depuis lors, pour ma part, tout est rentré dans l’ordre. J’ai demandé de l’aide et «Vincent de Super-Zen» m’a aidée. Résultat : J’ai changé mon mot de passe et ajouté la double authentification sur mon compte FB. Je présente encore mes excuses à ceux qui seraient « tombés » dans le panneau de cette fausse prise de contact.

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